Henriette Browne
Hermanas de la Caridad (1859)
Óleo sobre lienzo 24 x 31 cm
Museo de Arte Moderno (MoMa) Nueva York |
Gautier: Hijas de la Caridad |
En los orfelinatos eran frecuentes las epidemias de enfermedades transmisibles. En otra entrada del blog hemos aludido a la frecuente presencia de tiñas en estas instituciones. Otra enfermedad que era frecuente eran los piojos de la cabeza y tenemos múltiples representaciones pictóricas que son testimonio de ello. En ausencia de tratamientos efectivos, las monjas muchas veces tenían que recurrir a la desparasitación manual en los casos de los niños con pediculosis.
Hoy vamos a aportar un testimonio literario de este tema. Una inolvidable poesía de Arthur Rimbaud (1854-1891) en la que se comenta esta práctica:
Les chercheuses de poux
Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l'essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l'enfant auprès d'une croisée
Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupirs d'harmonica qui pourrait délirer ;
L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
Implore l'essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l'enfant auprès d'une croisée
Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupirs d'harmonica qui pourrait délirer ;
L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
LAS BUSCADORAS DE PIOJOS
Cuando en la frente del niño, las tormentas rojas
imploran el blanco enjambre de un sueño alado,
arriban hasta su lecho dos graciosas monjas
uñas argénteas en largos dedos delicados.
Lo sientan delante de un gran ventanal frío
donde un aire azulado humedece las flores,
y por su pelo pesado donde cae el rocío
se pasean los terribles dedos encantadores.
Oye el niño el suave canto de su temeroso aliento
de aroma de miel rosada, de hierba y cantueso
interrumpido a veces por un silbido, y un lento
resto de saliva en el labio como deseos de beso.
En silencio oye el batir de sus negras pestañas
perfumadas, y sus dedos eléctricos y flojos
hacen crepitar con indolencia grisácea
y con sus regias uñas van matando los piojos.
En su espíritu sube la pereza como un vino,
Suspiro de una armónica que podría delirar;
y con las lentas caricias le vienen al niño
muriendo y resurgiendo, las ganas de llorar.
(Traducción de Xavier Sierra)
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